L’histoire

L’histoire de la Landuccia, encore en partie mystérieuse et sans documents écrits, est étroitement liée à La Landuccia Vecchia (La Vieille Landuccia), qui est justement le nom du bâtiment en ruine d’origine médiévale situé à proximité. La forme en tour et les particularités constructives uniques témoignent de son origine ancienne, probablement entre le XIIIème et le XIVème siècle, période durant laquelle les premières métairies en maçonnerie furent édifiées. Ces bâtiments, en partie défensifs vu la période très instable du point de vue politique, mais aussi pour leur double fonction, à la fois maison de paysans et avant-poste des seigneurs, ont été construits selon la méthode utilisée à l’époque, c’est-à-dire celui de la maison-tour, dont les villes et les bourgs de la Toscane conservent encore quelques témoignages magnifiques, comme à San Gimignano.La présence de la Landuccia Vecchia est certifiée dans quelques textes médiévaux et quelques documents des XVIème et XVIIème conservés dans les archives de Volterra, alors que la présence de la Landuccia Nuova (La Nouvelle Landuccia) n’apparaît que dans un document de 1821 du Grand Duché de Toscane, provenant du Cadastre Leopoldino. Le nouveau bâtiment a donc été construit entre la fin du XVIIème siècle et le début du XIXème siècle. Grâce à un témoignage transmis oralement dans notre famille depuis des générations, nous savons qu’un de nos aïeux, métayer à la ferme de Libbiano, né probablement entre 1795 et 1802, s’installa avec sa famille à la Landuccia Nuova juste après sa naissance, devenant ainsi le premier enfant à l’inaugurer. Durant tout le XVIIIème siècle, la vieille métairie devait déjà être en mauvaises conditions et désormais ne correspondait plus aux nouvelles exigences en matière de logements dictées dans une étude importante de 1770 Delle case de’ contadini (Les maisons des paysans) de Ferdinando Morozzi, requis par les seigneurs de Toscane. Au lieu d’adapter la vieille ferme, comme ce fut le cas d’autres maisons de campagne, on préféra en construire une nouvelle selon les critères biens précis de la maison rurale avec un escalier extérieur typiquement toscane. Toutes les pièces étaient étudiés en fonction de la vie des paysans et de leur bétail, pour aider au travail et améliorer les rentes agricoles. Les meilleurs ouvriers d’Italie y travaillaient : maçons, tailleurs de pierre, briquetiers, qui installaient les chantiers aux gages des grandes fermes toscanes.

De plus, durant les travaux de restauration, nous avons découvert un important témoignage écrit. La partie arrière d’une brique de la voûte en berceau, qui s’est malheureusement écroulée, porte la date du mois de juillet 1794, suivie du nom du briquetier. Le tableau est presque complet, maintenant on peut imaginer l’aire transformée en chantier où l’on prépare les matériaux de construction, l’on met sécher les briques au soleil, les chariots déchargent de grandes quantités de pierres, creuse des fondations. C’est l’été 1794, Libbiano est encore une commune libre, la ferme est en expansion grâce aux rentes agricoles et à l’exploitations des mines, la Toscane est une sorte d’oasis heureuse dans une Italie partagée, pendant qu’à Paris tombait Robespierre et l’Europe ne connaissait pas encore Napoléon. Les briques de l’Histoire sont partout éparpillées.

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